Critique d'Alain Cochard
Juliette Gréco et Jean Martin constituent un duo de rêve, chacun excellant dans son rôle.
L'alternance du texte et de la musique est répartie avec intelligence et sensibilité.
Quant à la musique, outre les œuvres de Liszt que je ne connaissais pas, les versions de celles de Chopin sont admirables.
Le Nocturne Op. 62 n°2 est la première pièce difficile (pour mon niveau !) que j'ai jouée et cela alors que je ne connaissais pas cet enregistrement. Je n'ai découvert ce dernier que sous sa forme de CD une vingtaine d'années après mon apprentissage. Et plus tard, toujours dans la même ignorance de cet enregistrement, j'ai travaillé le Prélude Op. 45.
Alain Cochard ci-contre évoque la fabuleuse Polonaise Op. 40 n°2. Jean Martin possède cette caractéristique très rare de captiver immédiatement grâce aux premières notes, aux premiers accords. C'est également le cas dans la Sonate de Schumann Op. 11. Les quelques premières mesures me font penser : voilà le juste tempo, la répartition idéale des sonorités, bref ce que l'on peut appeler la grâce que si peu de pianistes - ô combien plus connus - ne parviennent pas à atteindre.
Et bien sûr, comme toujours avec Jean Martin, un goût naturel qui lui fait tenir à distance, pêle-mêle : chichis, brutalité, virtuosité gratuite.
Ce disque est une merveille.
Philippe Le Bihan
© Collège Jean Martin 2021-2024