Biographie de Jean Martin

1927-1952

Jean Martin naît en 1927 à Lyon. Il est le septième d’une fratrie de 9 enfants. 

Son père Charles Martin est journaliste au quotidien social et politique, le Nouvelliste et plus précisément rédacteur au Salut public.  

L’ambition de Charles Martin était d’être pianiste. Il travaille le piano plusieurs heures par jour ainsi que l’harmonie et l’esthétique musicale.
Il joue de l’orgue à la messe. Son grand rêve aurait été aussi de créer une école de musique…

Comme tous les enfants de la famille, Jean est mis au piano par son père quand il a 6 ans. Il travaille avec Mademoiselle Monier dont il dira qu’elle était « un professeur génial. » Celle-ci, excellente pédagogue, avait été élève de Wanda Landowska. 

Jean n’a que 12 ans lorsque son père meurt à 49 ans en février 1939. 

Entré au conservatoire de Lyon, Jean travaille dans la classe de Madame Ganche, l’épouse du musicologue Edouard Ganche et obtient un premier prix de piano à 13 ans. 

Le directeur du conservatoire, Ennemond Trillat, conseille à cet élève prometteur de se présenter au CNSM de Paris dans la classe d’Yves Nat. Jean quitte Lyon à l’âge de 17 ans et sera accueilli par la famille Haas à Bellevue (quartier de Meudon), famille déjà nombreuse mais tellement heureuse de recevoir ce jeune pianiste plein de talent.

Jean raconte : « Je me suis présenté dans la classe de Nat mais je n’ai pas été reçu la première année, c’est comme ça quand on arrive de province car les niveaux sont vraiment très élevés. Je suis resté trois ans dans sa classe. Il donnait souvent ses cours chez lui où il possédait deux grands pianos. Il parlait beaucoup mais il n’avait qu’à se mettre au piano, ce qu'il faisait très souvent, et l’on comprenait !  C’était dur de jouer après lui… »

C'est en ces mêmes termes que les élèves de Jean Martin parlent de leur professeur : « Il suffisait qu’il mette ses grandes mains sur le piano pour que tout devienne clair » écrit Anne Makarenko.

C'est toujours avec chaleur que Jean évoquait son maître : « Nat a été pour moi quelqu’un d’extraordinaire. C’était un homme humainement fantastique, très généreux. D’ailleurs, il m’invitait souvent à déjeuner, sa femme faisait des spaghetti ! »

Les élèves de Jean décrivent également une immense générosité chez leur professeur, aspect culinaire compris : Jean était un excellent cuisinier !

Pour subvenir à ses besoins pendant cette période, il donne des leçons de piano, accompagne des cours de danse, et la mairie de Lyon lui accorde une bourse en avril 1945.

Jean écrit à sa mère en mars 1946 que le concours auquel il s’est présenté avec 35 autres candidats s’est bien passé, et il ajoute :
« Nat me bombarde de travail ! »

En 1949, il obtient un premier prix de piano et un premier prix de musique de chambre dans la classe de Pierre Pasquier.